Les archives du ROCK TELEGRAPH-THE HELL BOYS- HOMMAGE à Nikola Acin





The Hell Boys
Fils du King

Petit hommage à Nikola Acin, que j’avais rencontré en 2006 pour The Rock telegraph et dont je n’ai appris la disparition que dernièrement. C’était une chouette rencontre et un très bon disque. Espérons qu'il ait croisé The King là-haut...


"Yarol (Poupaud) et le batteur du groupe, Ghani, sont en avance. Je m’installe avec eux et nous attendons le reste du groupe. Le batteur des Second Sex « plein d’hormones frétillantes » (dixit Yarol) traîne dans les parages et s’arrête une minute pour saluer Yarol. En attendant NiKola Acin (chanteur du groupe et journaliste ) et les autres membres du groupe, on parle de tout et de rien : Bloc Party s’est donc formé au siècle dernier ? The Rock Telegraph entre les mains (dans sa dernière version papier, ndrl), le batteur commente l’Edito où je parle des Plasticines et où je dis, je cite, qu’elles sont « trop lisses ». Silence gêné. Yarol connaît bien les Plasticines, il vient de signer leur premier single sur Bonus Track Record. Pas le temps d’en dire plus, Nikola Acin finit par arriver, suivi du guitariste et du bassiste. Et de leur avocat qui n’avait rien à faire ici, mais qui assiste quand même à l’interview. Histoire qu’on ne raconte pas n’importe quoi.

Comme avant chaque interview, le silence s’installe. On se regarde un moment, raclement de gorge, concentration, on y va. Commençons par le début. Comment se sont-ils rencontrés ? Christophe le guitariste et Nikola se rencontrent sur un terrain professionnel. Puis, Ghani, le batteur, qui jouait pour un groupe de Heavy Metal, rentre en scène. Adan, le bassiste, le plus jeune du groupe est recruté pour son talent, au lycée. Voilà, ils se connaissaient déjà au lycée. C’est dire la complicité qui existe entre eux, une certaine connivence. : « On s’amusait à répéter ensemble dans un studio de Levallois Perret… on faisait des reprises, des Stones principalement, c’était notre première source d’inspiration…on jouait pas mal « Paint it Black » et le blues via les Stones « Little Red Rooster ». On a essayé de taper dans le simple pour nos premières chansons ».

-Vous faites encore des reprises en concert ? des reprises des Stones par exemple ?
-Justement ! on essaie de varier les reprises, ça tourne autour d’une douzaine, maintenant on a pris le pli…
-Ce qui était compliqué c’est que nous avions trois univers différents
-On jouait des morceaux sur lesquels nous étions d’accord…mais on ne se sentait pas de reprendre les Beatles ou des trucs des années 50…

-Et les sex Pistols alors ?
-ça faisait parti d’un projet de reprises pour une compil’, qui ne s’est pas faite…c’était marrant de reprendre les Sex Pistols, mais à l’envers, c’était un hommage à Glen Matlock qui a composé le morceau. En fait, je me rappelle maintenant, l’idée m’est venue en regardant le DVD classic albums où ils racontent comment ils ont fait leur morceaux. On voit Matlock avec une gratte accoustique avec de supers mélodies, donc avec tout l’amour et la dévotion que je leur porte, je me suis dit que ça serait un meilleur hommage pour eux que de la reprendre note par note…donc autant leur rendre hommage en mettant en valeur la qualité mélodique…
-En général, c’est Nikola qui a l’idée des reprises…
-wouais, wouais…je passe mon temps à réfléchir la nuit aux reprises qu’on va faire…comme eux ils ont des vies et des femmes…
-Et des lunettes ! » (le batteur qui a mis ses lunettes de soleil…)
-Il aime bien souligner son origine Germano-pratine… ».

-Bon, ok, les mecs. Et votre look alors ? Chemises panthères, costards noirs et bagouzes à tête de mort… ?
-C’est une invocation animale en fait…c’est une traduction qui remonte à…Moboutou ? c’est Moboutou qui avait un chapeau léopard, non ?
-Oh l’avocat qui flippe, on va encore avoir du courrier ! (rires)
-C’est aussi parce qu’il fallait une identité, un uniforme, et le léopard c’est ce qui nous rapprochait tous quoi…
-C’est l’idée d’être comme dans les groupes de soul aussi, d’avoir l’uniforme du groupe comme les Miracles ou les Temptation voilà et…ma grand-mère s’est plaint parce que c’est son dessus de lit que j’ai pris mais elle a compris que c’était pour une bonne cause…

-J’ai l’impression que vous reprenez les codes visuels du Rock and Roll à ses origines…
-Jerry Lee Lewis avait une veste à col léopard…mais ce n’est pas comme si on se disait, tiens reprenons les codes mais c’est juste une identité qu’on a toujours eu depuis le début…
-(Adan) non mais on va voir un show quoi ! C’est un respect pour le public…

-Et le titre de l’album , Mutant Love ?
-Au départ je me suis rendu compte que c’était pas mal comme titre d’album et en fait c’est un genre de pornographie au Japon… » (Rires des autres) « non je plaisante pas pour une fois…hum c’est la pornographie qui concerne les monstres à tentacules, de la pornographie de bande dessinée, genre qui montre des femmes avec 8 paires de poitrines, avec un monstre avec plein de verges au bout des doigts, c’est le mutant love, c’est comme ça qu’ils appellent ça…j’ai appris ça chez Daniel à la boutique…on vient de faire des accents débiles en imitant les asiatiques (rires)

-Et vous pouvez me parler des chansons de l’album ? disons…titres par titres ?
Adan : -Disconnected alors, non ? une chanson que Nikola a écrite…
-ça c’est une compo d’Adan…
-Non, non, en fait Nikola a trouvé une chanson, il a écrit les paroles…voilà c’est une chanson qui s’appelle Disconnected…moi, tout de suite, pam ! Disconnected, ok, j’ai la mélodie et c’est arrivé très vite…les autres titres des chansons c’est Nikola…genre mutant love…

-Vous travaillez comment ?
Adam : - En général quand Nikola compose, il arrive avec ses mélodies et on arrange les accords ensemble
Nikola : je suis incapable de faire des arrangements, je viens avec en gros ça tient avec 4 accords maximum et vaguement une mélodie de voix et avec les paroles…et y’a du déchet, quand j’arrive avec 4/5 chansons si j’arrive à en placer une c’est déjà un succès…
-Mais c’est bien il faut qu’on soit exigeant entre nous !
-Après y’a des ambitions qu’on a de composer de jolies chansons dans un style un peu inspiré par ceci, dans un style qui va plutôt vers cela…ça nous fait plaisir à nous 4 de ne pas répéter le même genre musical systématiquement…

-J’ai lu une critique qui disait que lorque vouschantiez en anglais c’était bien mais quand vous abordiez la langue de Molière ça se cassait un peu la figure…
-Ma réponse c’est qu’il ne m’a pas encore entendu chanter en Hollandais !
-C’est là que ça prend toute sa valeur…
-Non non mais c’est une opinion comme une autre…je me considère davantage parolier que compositeur, mes compos sont élémentaires, par contre je fais gaffe aux paroles, que ce soit cohérent et que ça tienne debout…

Et vous trouvez que ce débat tient la route ?
-On fait les chansons comme elles sortent ! on ne se pose pas la question de savoir si on les chante en anglais ou en français et voilà…
Nikola : j’écris vraiment les textes d’une traite, je me dis, pas mal, y’a un refrain…c’est aussi dû au fait que le français est accentué à la dernière syllable des mots…je connais très peu de bons paroliers Français…j’essaie de me donner des exercices, des thèmes comme dans Besoin de rien, un type qui est tenté par une secte…y’a des fantasmes, comme celle où je parle du rêve où je me retrouve devant les portes de la maison d’Elvis…

-Vous êtes allés à Graceland, non ?
-On est allé en pèlerinage…

-Vous feriez un hommage à Elvis ?
-On a déjà fait Burning Love…c’est un hommage permanent !
-On est tous fans d’Elvis au sein des hell Boys !

-Je pensais au format de vos chansons aussi, qui ne dépassent pas les 3mn30, c’est un format idéal pour la radio ça…
Adam : -j’aime bien garder le format traditionnel des chansons qui font 3m30
-En même temps, en concert, on n’hésite pas à rallonger les chansons…On aime les belles chansons, cela dit on a pas mal de goût pour les choses psychédéliques et si y’a moyen que ça vienne spontanément, c’est toujours bienvenu, on est jamais fermé à une idée parce que elle ne va pas dans le sens de ce qu’on avait décidé initialement. Cela dit un des grand boulot qu’on a fait sur le groupe, un des premiers conseils qu’on nous avait donné c’était de travailler les fins de chansons. Et de finir bien ensemble ! »

Elektra Spector /the rock telegraph 2006

The Hell Boys, Mutant Love, (Bonus track record/Discograph)
Ghani El Hindy – Batterie
Christophe Lagarde — Guitare lead, voix
Adan Jodorowsky — Basse, piano, orgue, voix
Nikola Acin — Voix, guitare rythmique"

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THE ROCK TELEGRAPH est un webzine de musique qui ne vous parlera pas de musique comme dans les grands magazines de rock. Pas de blabla savant. Beaucoup de subjectivité : ça me plait ? j'en parle. Sinon, je ne perds pas mon temps. Les coups de coeur, voilà comment The Rock Telegraph marche.