GARAGE / INTERVIEW des BLACK LIPS

BLACK LIPS

L’année dernière à la Maroquinerie, les Blacks Lips, groupe phare de la scène garage US, ont secoué la capitale avec un show absolument déjanté. Depuis, de concerts en festivals, les rejetons du label mythique garage in the red records (signés chez Pias/vicerecords aujourd'hui) mènent par le bout du nez toute une clique de fans addicts à leurs prestations épileptiques. Le 24 septembre dernier, nous avons eu 10 minutes chronos pour interview Jared et Ian, la moitié des Black Lips, juste avant leur concert à la Boule Noire. Et alors ? They really got us, indeed !

Vous allez jouer dans 1 heure, comment vous sentez-vous juste avant de monter sur scène aujourd’hui ?
Jared : un peu comme avant de rentrer dans l’arêne, tu anticipes mais sans être nerveux, tu es prêt pour la conquête !

Iggy Pop a dit un jour que lorsqu'il est monté sur scène pour la première fois il s’est senti comme un loup ayant goûté à du sang frais…ça vous a fait quoi de monter sur scène la première fois ?
Jared : la première fois que je suis monté sur scène j’avais quoi, 13, 14 ans, et j’étais super bourré, donc j’avais été minable (rires)…en fait j’étais un loup caché sous une peau de mouton (rires)

Aujourd’hui, malgré la centaine de concerts que vous avez fait depuis vos débuts, êtes-vous toujours aussi excités à l’idée de monter sur scène ?
Jared : pas tout le temps mais dans des endroits et des villes qu’on aime comme Paris et la France, c’est super excitant, wouais, tu te sens super puissant !

Vous avez quelques habitudes spécifiques avant de monter sur scène ?
Jared : Je me change mais Ian, lui, ne prend pas de douche (rires)

(Boîtes Coq Sportif sur la table) Vous trouvez quand même le temps de faire du shopping...
Jared : Non, non, on nous les a donnés, on ne peut pas se les procurer en Amérique donc nos potes vont être là : wouah ! Tu vois on est un groupe normal (rires), pas besoin d’avoir 30 minutes pour se préparer.

Vous avez la réputation de rendre votre public fou pendant les concerts...qu'est-ce qui se passe de votre côté ?
Jared : en fait tout ce qui est négatif et qui reste là en toi, ça doit sortir, je crois que tout le monde doit être heureux et du coup j’essaie de rendre tous ces mecs heureux, y’ a rien de mieux que de faire la fête et de se faire plaisir, et la musique c’est justement un bon moyen de créer des bonnes énergies, et de se lâcher...

Et ce soir tu sens qu’il y a une bonne énergie, de bonnes ondes ?
Jared : je pense que ça va être un peu fou, le public Français aime danser, faire la fête et on connaît pas mal de gens ici à Paris, on va jouer pour eux…
Ian : je pense que ça va être fou wouais !

Vous préparez votre prochain album est-ce que vous pouvez m’en dire plus ? En quoi sera-t-il différent de Good Bad not evil ?
Jared : Il est pratiquement terminé, on a un studio à Atlanta, une fois rentré nous allons le mixer. On a enregistré 25/26 morceaux. ça nous inspire d ‘être en tournée donc je pense qu’on va enregistrer d’autres morceaux. Il sera encore mieux que le dernier avec encore plus de morceaux.

Qu’est-ce qui vous inspire pour écrire et composer de nouveaux morceaux ?
Jared : Plein de trucs ! La musique, notamment tout ce qui vient de Stax record, la soul music, et les filles aussi m’inspirent aussi beaucoup !
Ian : Voir que la foule apprécie, que les kids deviennent fous pendant le concert, les sourires, tout : on fait du rock pour vivre quand même !
Jared : juste ça, ça m’inspire tu vois ! mais ce qui m’inspire aussi, c’est par exemple, quand j’étais gosse, à l’école, les profs avaient l’habitude de me dire « Vous ferez jamais rien à l’école » depuis longtemps l’école n’est pas au top en Amérique, donc ce qui m’inspire c’est qu’aujourd’hui, on a le dernier mot avec eux

Est-ce que ça ne s’appellerait pas une revanche par hasard?
Jared : non, c’est juste pour dire : je vous prouve le contraire ! Ils te disent, tu seras éboueur, un moins que rien…

(intervention du label manager : signe de la main pour signaler qu’il ne reste que quelques minutes)
Pour terminer, quelle est la chanson qui a changé votre vie ?
Jared : il n’y en pas une en particulier mais The Rolling Stones ont exploré tous les styles, tous les sons, du blues, de la soul, du rock…
Ian : la chanson qui a changé ma vie c’est « You really got me » des kinks. Je me souviens m’être dit « whouah c’est tellement punk ! mais sans être vraiment punk, c’est encore plus punk que punk ! Et depuis cette chanson je suis à la recherche de ce son 60’s ; j’écoutais du punk rock avant mais avec cette chanson, je me suis dit « c’est ça que je veux ! »
Jared : je pense que le sommet de la musique ça a été les 60’s et que depuis, on est jamais allé aussi loin.

By Elektra/LEROCKTELEGRAPH2008
photo : crédit internet.
Good Bad not Evil (Vicerecords/Pias)
Stax records : label légendaire d'Isaac Hayes et Otis Redding.
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Ils les aiment, ils en parlent...

Albane et Cléo, 16 ans, lycéennes.
Depuis combien de temps êtes vous fans des Black lips ?
Albane : On est fans des Black Lips depuis 3 ans, on les a vus à la Maroquinerie l’année dernière et on est allé à Benicassim juste pour les voir, c’est un très très bon groupe sur scène, c’est pour ça qu’à chaque fois on y retourne.
Cléo : je suis fan depuis 1 an et j’adore leur concert, l’ambiance est géniale
Qu'est-ce qui vous plaît autant chez eux ?
Albane : ils sont assez uniques en leur genre, sur scène ça n’a rien à voir, c’est quelque chose d’extraordinaire ; la dernière fois qu’on les a vus à la Maroquinerie , dès la première chanson, direct, tout le monde est devenu taré…
Quels autres groupes écoutez-vous à part eux ?
Aucun, c’est vraiment les Black lips en ce moment !

Samy, 20 ans, bassiste et dessinateur. Pas encore fan, vient découvrir les Black Lips ce soir. Verdict après le concert : bon concert mais bordélique à cause des zozos montés sur scène qui ont interrompu leur concert. Eh ! la scène , ça se respecte !

Alors les black lips, tu connais ?
« J’ai découvert les Black lips il y a un peu moins d’un an, mes copains m'en avaient fait un énorme écho aprés le concert à la Maroqu’, ils m’avaient vendus ça comme les dignes descendants des Seeds, ou des 13th floor elevator, la relève du garage, punk psychédélique, et je me suis aperçu qu’ils avaient raison donc j’ai acheté quelques 45 tours... là mes potes renouvèlent l’expérience et ben là moi je serai là aussi, ils m’ont vendu ça comme un groupe authentique de garage 60’s, avec une prestation scénique qui aborde les freak show, un truc vraiment extrême « expérience intense » quoi, donc ben je vais aller voir, j’ai pas vu le concert de la maroqu’... ils m’avaient dit « oh tiens on va voir un concert des black lips » , voilà je vais les voir ce soir, je vais voir ce que ça donne, mais bon j’ai déjà vu des vidéos et ça a l’air mastoque quoi...

Est-ce que tu es fan de musique à la base ?
Disons que je possède une platine vinyl chez moi, donc je pense que oui j’aime la musique, je joue dans un groupe qui s’appelle les Black Berrys (www.myspace.com/blackberryslegroupe), oui toute la scène garage, 60’s, punk, tout ce qui à trait au rock et à ses descendants, dont justement les Black Lips font partie-après, la musique, on en a tous une version différente, y’en a ce sont des solos de 10mn et des grandes gammes de notes, moi c’est 3 notes dans une chanson de 2 minutes avec l’ampli poussé à fond, wouais, rock and roll quoi, des formats courts après je sais pas ce que ça donne en concert, mais c’est des mecs qui savent ce qu’ils font quoi donc s’ils font un truc long ben pourquoi pas… »

LE ROCKTELEGRAPH2008

ELECTRO-ROCK-POP/TELEGRAPH DU 27/09-the whip : interview en ligne en octobre



THE WHIP

à l'Elysée Montmartre

The interview was brilliant as well as the show

Good stuff in the tape recorder

Wanna read it very soon yeah ?


SO INTERVIEW ON LINE NEXT WEEK

ROCK TELEGRAPH DU 26/09 !!


it's gonna be HOT
tonight !
une équipe d'envoyées trés spéciales
sera sur place à l'Elysée Montmartre pour interviewer
les Mancuniens Electro-dance-rock
THE WHIP.
DJ set d'Autoktratz+DaTA+South Central+Bliss+JVC.
http://www.myspace.com/clubnmeparis

Telegraph du 25 septembre 2008.

from La Boule Noire.STOP.Interview géniale des Black Lips.STOP.Concert dément.STOP.Interview retranscrite dans quelques jours.Stop.Elektra.STOP.

TRIP-HOP : KNOWLE WEST TRICKY



Absent de nos platines depuis 2003, Tricky le lascar de Bristol est aujourd’hui le boss de son propre label, BrownPunk, et de retour avec Knowle West Boy, un album surprenant qui semble presque apaisé. On a bien dit presque.


«Quand j’ai débuté avec Maxinquaye, cet album était comme un « fuck you ! » à la terre entière. Rien ne lui ressemblait, j’étais là, allez vous faire voir !! » déclarait Tricky à l’époque de Maxinquaye. Aujourd’hui, le bad boy se serait-t-il assagi ? Il prévient les journalistes qu’il ne mord pas. De son physique de boxer émane pourtant la nervosité de ces êtres sans cesse sur le fil du rasoir. Mais sur Knowle West Boy, Tricky baisse la garde. La parano de ses précédents albums a disparu. Tricky revient à l’essentiel, à ses racines : « Je me sens comme un gosse à nouveau » dit-il « Knowle West est le quartier où j’ai grandi ». Et il en est fier de son bercail : Bristol, le Council Estate de Knowle West. Un white guetto. Son grand-père est le précurseur des sound-systems de Bristol dans les années 40. Sa mère Jamaïcaine s’est suicidée lorsqu’il avait 4 ans et son père est une sorte de gangster local. Le jeune Adrian Thaws grandit dans les jupes de ses tantes et grand-mères. Il hérite de son surnom "Tricky bastard" à la suite d’une fugue. Il s’initie à la boxe, écrit son premier morceau en 80 et rêve de monter sur scène avec Terry Hall des Specials. Le baptême de feu est accompli. Adrian devient Tricky.
Il intègre le collectif Wild Bunch en 94 puis prend le large rapidement en avec Maxinquaye. Son premier essai en solo est une réussite. L’album est sulfureux. La voix rocailleuse de Tricky est en fusion avec la voix de l’angélique Martina. Tricky ne cherche pas à plaire, il veut se démarquer, rester lui-même, quitte à choquer ou à faire peur. Entre Maxinquaye et Knowle West Boy, Tricky quitte l’Angleterre pour Los Angeles et New-York où il se sent comme chez lui. Il s’installe dans le Bronx chez des cousins jamaïcains. Epuisé par le cycle infernal des tournées, concerts, et albums, ce retour aux sources via le Bronx est salvateur : « Nous faisions la queue comme tout le monde pour rentrer dans les clubs, personne ne savait qui j’étais » explique-t-il. Loin de ses racines, le moment est enfin arrivé pour rendre hommage à son quartier et à son enfance.

Cinq années s’écoulent entre son précédent album, Blowback et Knowle West Boy. Tricky cherche un label. Il aurait pu le faire sur BrownPunk mais Chris Blackwell* le lui déconseille. Knowle West Boy est finalement confié à Laurence Bell de chez Domino. Tricky éprouve la liberté de travailler les sons qu’il aime. Du blues anecdotique de Puppy Toy, à l’hommage avoué aux Specials sur Council Estate, Tricky réalise son rêve : « Sur cet album » explique-il « j’ai pu être Tom Waits ou l’ancien moi sur Past Mistake, ou un rapper Hardcore sur Coalition». Il prend des risques, donne la voix du Christ à l’Islandaise Hafdis dans Cross to Bear, inspiré par La dernière tentation du Christ. Puis, belle revanche sur le duo Madonna/Justin Timberlake avec une reprise effrontée du Slow de Kylie Minogue. Changement d’ambiance avec le déchaîné Baligaga parfait pour réveiller les clubs de Bristol ou Brixton.

Au final, Knowle West Boy est un album complexe- capable de brouiller les pistes. Tricky a joué comme un gosse avec ses propres références- The Specials, Blondie, Siouxie- se créant une communauté musicale à l’image du Knowle West natale. Et si Tricky estime que musicalement « tout a déjà été fait auparavant » aucun doute que cet album est unique. Et visionnaire. Bristol peut être fier de son fils prodigue.



Elektra Spector /
ROCKTELEGRAPH
2008

*Chris Blacwell a fondé le label Island records et lancé la carrière de Bob Marley and the Wailers
*Les Council Estate sont ces quartiers populaires financés par le gouvernement anglais, l’équivalent de nos HLM.
Knowle West Boy est signé chez Domino. Tricky sera en concert le 11 octobre au 104, à Paris.
en concert le samedi 11 octobre au 104 : http://www.104.fr/#fr/

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